Charles Baudelaire
Charles Baudelaire est un poète français né à Paris en 1821 et mort à Paris en 1867 sans avoir connu le succès.
Son père meurt en 1827. Sa mère se remarie avec le commandant Aupick, qui sera plus tard général de division et sénateur sous le second empire. Les relations familiales sont très difficiles : il déteste son beau-père et résiste à son autorité.
Il fait ses études secondaires au collège Royal de Lyon (1833), puis au lycée Louis-le-grand à Paris (1836).
Lauréat du concours général et bachelier (1839) il s'abandonne à la bohème littéraire" et se fait remarquer par son dandysme * et ses bizarreries.
Sa vie "scandaleuse" effraie sa famille, et on l'embarque pour un voyage aux Indes (1841), qui ne l'intéresse pas et que d'ailleurs il n'achève pas mais il séjourne aux îles Maurice et Bourbon.
A son retour Baudelaire est majeur, mais sa vie sera désormais empoisonnée par les difficultés d'argent, il sera aussi condamné par outrage aux bonnes mœurs ( août 1857), il aura donc une vie assez difficile.
Il noue une liaison avec Jeanne Duval et se lie avec Théophile Gautier.
En 1845, il tente de se suicider, la même année, des périodiques publient ses premiers poèmes et quelques essais.
En février 1848 on le voit sur les barricades** ; mais il revient bientôt à des traductions d'Edgar Poe et à ses poèmes qu'il perfectionne sans cesse, grâce aux femmes qu'il a connues et qui l'ont inspiré, il compose de magnifiques poèmes.
Après s'être présenté de façon tapageuse et sans succès à l'Académie française (1861), accablé de dettes, il part donner des conférences en Belgique. Atteint de paralysie générale (1866), il est ramené à Paris, où il meurt.
Baudelaire est sans doute le poète du XIXème siècle qui a le mieux saisi et exprimé la sensibilité, l'univers intérieur de ce siècle : ennui et décadence (le spleen).
*Dandysme : Manières élégantes, raffinement, attitude morale du dandy (homme élégant du dix-neuvième siècle).
**Barricades : Révolution de 1848 : insurrection sanglante de Paris qui aboutit au renversement définitif de la royauté et à l'installation de la deuxième république.
Voici un extrait de Tableaux parisiens LXXXIX "Le cygne "II :
Paris change ! mais rien dans ma mélancolie
N'a bougé ! Palais neufs, échafaudage, blocs,
Vieux faubourgs, tout pour moi devient allégorie,
Et mes chers souvenirs sont plus lourds que des rocs.
Aussi devant ce Louvre une image m'opprime :
Je pense à mon grand cygne, avec ses gestes fous,
Comme les exilés, ridicule et sublime,
Et rongé d'un désir sans trêve ! Et puis à vous,
Andromaque, des bras d'un grand époux tombée,
Vil bétail, sous la main du superbe Pyrrhus,
Auprès d'un tombeau vide en extase courbée ;
Veuve d'Hector, hélas ! et femme d'Hélénus !